Le soleil se lève sur la roselière
La brume de l’aurore m’enveloppe
Les eaux troubles et leurs mystères
Un envoûtant kaléidoscope
Je reconnais des notes familières
Le monde s’éveille autour de moi
Les cris de mes sœurs et mes frères
Résonnent au loin, dans le bois
Un bateau passe
Des chiens aboient
Quelques cyclistes
Je ne bouge pas
Les yeux rivés sur la surface
Le cou courbé par l’attention
Telle une fine statue de glace
Je guette la tanche et le gardon
Dans ces moments solitaires
Où le temps s’enfuit
Je revois mes ancêtres
Fusillés dans leurs nids
Pour seul et unique crime
Menaçant l’emprise des filets
Leurs estomacs criaient famine
Réclamant ce que la nature pro…
Mais !
Un mouvement, une rondeur
Un jeu de la lumière
Je déploie toute mon ardeur
À la vitesse de l’éclair
Transperçant le miroir aquatique
Sans lui laisser d’échappatoire
Tel un harpon, telle une pique
Je mets fin à son histoire
Le poisson dans mon gosier
Termine sa danse ondulatoire
Patience et tranquillité
Ont comblé mes doux espoirs